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nuit noire à l'image de son désespoir, milo s'use sous la torture. sous ses prunelles brillantes s'illuminent les images d'une festivité à laquelle il aurait du participer, mais où sa présence n'est plus désirée. cet anniversaire qu'il se voyait déjà fêter à l'instar de ces retrouvailles qu'il aurait voulu célébrer. dans sa chambre, esseulé, milo s'abîme le coeur de ces vidéos qui, il le sait, ne font qu'un peu plus le tourmenter. son myocarde se serre à chaque parcelle de vie qu'il ne vit qu'au travers d'un écran, à chacun de ses sourires qui lui font croire qu'une journée lui a suffit pour aller de l'avant. et malgré la douleur, malgré la brûlure, être témoin de son existence - même de loin - fait naître dans son esprit inlassablement la même pensée. combien sa beauté peut le subjuguer et son être entier lui manquer. mais milo a déconné, plus encore que l'année passée lorsqu'il a subitement décidé de s'envoler, s'évaporer. il a asséner le coup fatal sur leur relation d'ors et déjà amochée, fragilisée et, de sa vie, il n'a pas eu de si grand regret. jalousie et colère n'ont jamais fait un bon ménage, d'autant plus lorsqu'elles se heurtent à la fébrilité d'une confiance endommagée. cette confiance en lui d'être celui qui saura lui apporter ce qu'elle mérite. cette confiance en elle et ses sentiments. mais surtout cette confiance en eux, tout en sachant que malgré tous leurs efforts rien ne sera jamais plus comme avant. sur les vidéos défilent ces instants perdus, cette absence qui creuse ses tripes d'une tristesse incomparable. elle, visiblement heureuse. elle, entourée, agitée, trop sereine pour qu'on se doute de ce qu'il s'est passé la veille. et ça le flingue, milo, de la voir comblée sans lui. ça le flingue autant que, dans le fond, ça le réjoui. parce que s'ils n'ont plus d'avenir ensemble, fauve au moins, saurait ne pas être éternellement meurtrie. pas comme lui. trop assommé, trop idiot, milo, pour voir à quel point les apparences sont toujours trompeuses.