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Anka Felis
Anka Felis
Admin
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Date d'inscription : 07/03/2015
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fire meet gasoline Empty fire meet gasoline

17.07.19 22:49
cette demeure érigée en sanctuaire de ces souvenirs qu'il peine à essouffler, perçue comme authentique, plus encore que ces villas au modernisme fastueux qu'il fréquente depuis qu'il est gosse, perd de sa superbe. la bulle soigneusement édifiée éclate et le constat est limpide, presque foudroyant par son côté abrupt. rien dans ce salon ne respire cette allégresse que sebastian s'est toujours représenté. dans sa crédulité des bien-nés, il s'est toujours animé à croire que les moins fortunés possédaient cette forme de liberté, de légèreté, que les convenances calculées et les apparences méticuleusement mesurées le lui prohibaient. s'il devait peindre cette représentation bien insouciante d'une famille lambda, bash irait évoquer les rires plus francs et moins contrôlés, la convivialité sincère et non étudiée. une utopie irréaliste qu'il s'est forgé du haut de sa tour sans prendre soin d'analyser véritablement le terrain. et celle des raynes ne fait pas exception à sa jobarderie, combien même les rumeurs font tâche sur cette aquarelle chatoyante, elles n'ont toujours fait que couler sur lui à la manière d'une pluie fine, innocente, anodine. c'est comme une claque qu'il se prend de plein fouet, une voiture à deux cent à l'heure qui lui fauche le bassin, la vérité désolante qui se tapie dans le sombre d'une pièce éclairée qu'à la lueur de la lune. l'homme qui hiberne plus que roupille, les cadavres de verres abandonnés là comme pour marquer ce triste sort qui empeste sur tous les murs. et si riley l'empêche de répliquer, d'exprimer le moindre opinion sur cette observation amère, c'est une manœuvre inutile parce que les faits sont là : bash aurait bien été incapable de dire quoi que ce soit.
c'est toute cette ardeur qu'elle met en oeuvre pour l'éloigner de la scène, pour éviter cette déflagration qui lui tire les traits avec l'anxiété des pris sur le fait, qui le tend vers la riposte. sebastian est blessé dans son orgueil certes, mais quelque part d'autre où sommeille encore cette affection sincère et jugée réciproque qu'il sent s'effriter sous le joug des dissimulations. dans un sens il peine encore à se figurer ces images aussi pénibles qu'embarrassantes, à croire qu'après tout ce temps ensemble riley s'est permise de lui caché ça. et ce n'est pas uniquement l'éthanol ralentissant le flux de ses méninges qui le laisse aussi perplexe mais l'impression acariâtre de s'être fait entuber. bash aurait sans doute pu laisser couler, la toiser de ses prunelles interrogatrices dénuées de jugement, l'inciter de manière implicite à lui fournir des explications pour calmer l'ouragan d'interrogations qui bourdonne contre les parois de son crâne. mais elle l'attaque quand tout en lui est à vif alors bash rétorque à la façon qu'il connaît le mieux. avec arrogance et suffisance. sans doute qu'il la provoque avec la volonté malsaine de la pousser dans ses retranchements. "petite rectification, généralement dans ces situations là c'est moi qui te saute tout court." sa prétention est narquoise tout comme ses lippes qu'il étire avec sarcasme, la conscience bien reconnue de faire preuve d'une vulgarité qui ne saura que lui déplaire. effet escompté qu'il repère aisément par la lueur enflammée de ses iris, ses pupilles qui l'inondent d'un mélange de mépris et de dégoût, ce cocktail assurément attendu qui ne le satisfait finalement pas tant. alors sebastian provoque encore, toujours plus, sans prendre en compte les limites de la bienséance. il pourrait blâmer l'ivresse pour sa franchise mal placée et son manque de tact évident, mais son état d'ébriété n'est en rien causeur de trouble dans ce remue-ménage qu'il fomente de ces répliques cinglantes et délibérément piquantes. il insiste dans son attaque, appuie sur ce qu'il sait pertinemment la toucher, parce que la fièvre fière ne désire que la blesser en retour. la vérité c'est que bash ne contrôle pas la rancœur chevillée à son myocarde, qu'elle l'entraîne vers un irrespect cuisant et une malveillance mortifiante. ivre ou non. il dépasse profusément les bornes, le fiel claquant contre son palet pour finir sifflant entre ses lippes. son regard est planté, presque avide, sondeur, dans le creux de ses rétines, dans le besoin toxique de l'y voir enjamber la muraille de ses limites. et la réponse est là, puissante, fourmillante d'une marque brûlante contre sa pommette. pourtant bash ne sourcille pas si ce n'est par la contraction furtive des ses masséters. il reste de marbre face à la violence de son geste, masque la surprise de cette impulsion qui ne lui ressemble pas. s'il s'attendait à une répartie volcanique et mordante, sebastian ne se serait jamais figuré riley abattant sa paume contre sa peau autrement que dans ses caresses lascives et enfiévrées. le silence n'est entrecoupé que par le souffle rageur de riley et les propres battements de son palpitant. et si tous ses muscles menacent de se bander de fureur, il ravale la foudre de son irritation pour laisser place à sa nonchalance de mise cette nuit - sans doute parce qu'il sait qu'elle aura bien plus d'emprise sur elle qu'une vaniteuse onde de colère. "belle droite, raynes. chapeau pour l'impulsivité. pour peu je dirais même que t'as presque réussi à me faire mal." et il ment. il ment parce que son épiderme brûle encore de la trace de ses phalanges, que l'électricité lui parcourt la nuque jusqu'à rejoindre son myocarde où siège la réelle douleur.
ce n'est pas tant qu'il choisi de prendre la fuite en venant allègrement s'allonger sur le matelas, seulement y a ce putain de sentiment de frustration qui lui barre le plexus. sebastian n'est pas de ces ignobles qui se rabaissent à lever la main sur une femme et l'idée même d'asséner riley d'un coup sous un élan de riposte lui filerait la gerbe. le problème est justement là. elle le connaît riley, elle sait que rien, pas même sa propre violence acerbe, ne le fera perdre pieds dans ses principes, qu'elle compte - encore - bien trop à ses yeux pour qu'il continue à jouer à ce casses-moi ou casses-toi. il a bien l'intention de resté planté sur son pieu comme un petit prince sans dire un mot, lui imposer sa présence malgré son envie de le faire déguerpir. parce qu'il peut au moins lui infliger ça, jusqu'à ce qu'elle perde patiente et balance ses pompes à travers la fenêtre. mais non. au lieu de lui dire d'aller royalement se faire foutre et de le virer sans ménage de ses draps, elle le déstabilise en lui demandant d'ôter ses fringues. c'est d'abord de la surprise qu'on lit au fond de son regard parce que malgré les traits adoucis de son visage rien ne lui laissait présager qu'elle s'aventurerait sur le chemin d'une réconciliation langoureuse. puis un voile d'audace aguicheuse qu'il laisse transparaître de son sourire croustillant et ses prunelles égrillardes. il déchante à peine quand elle lui fait bien comprendre que ses intentions ne sont pas libidinales mais simplement hygiéniques. "si ce n'est que ça je veux bien t'aider à les salir tes draps si propres." la faciès maladroitement enjôleur, il s'exécute tout de même, retire son t-shirt faiblement lavé de la boisson déversée, détache sa ceinture avec une sensualité caricaturale, puis laisse glisser son pantalon jusqu'à ses pieds avant de le lui tendre. "tout pour pas avouer que tu veux juste mâter." la badinerie avant la morsure. parce que bash n'en démord pas. il s'entête dans ses caprices de mecs blessés dont la curiosité doit être assouvie, emploie des termes inexacts sous l'effet de l'offense. et s'il la traite d'hypocrite c'est bien parce qu'après tous ce qu'il a pu observer ce soir elle lui donne cette impression amère de ne jamais avoir connu la vraie riley, de s'être entiché de la moitié d'un ensemble bien plus complexe non pas parce qu'il n'a pas cherché à en savoir plus mais bien parce qu'elle a érigé des barrières trop hautes pour lui permettre de la connaître elle et ses valises trop lourdes pour une gamine d'à peine dix-sept ans. il ne retient pas son soupire, ne masque pas son regard levé au ciel, quand elle s'amuse à jouer les studieuses. à vrai dire il s'en moque, parce que la résultant est la même : elle lui a caché la vérité. et elle semble ne pas comprendre la teneur de son omission, elle campe sur ses positions à défendre son foyer comme une lionne. "oui si tu veux joues sur les mots. hypocrite, menteuse, cachottière, mystérieuse, secrète, pudique. rien à foudre c'est pareil." tout ce que sebastian désire c'est qu'elle s'ouvre à lui, qu'elle lui montre que malgré toutes leurs différences et leurs différents elle a confiance en lui. mais riley s'y refuse. et il peine à encaisser le coup. "ouais, pas ma nana, tout ça, j'ai bien compris." gosse boudeur exacerbé par l'ivresse, il se retourne sur le flanc pour lui tourner le dos, trop fatigué pour même masquer sa déception.
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